vendredi 18 décembre 2009

La leçon de l'aigle




L'aigle a la plus longue vie de tous les spécimens de son espèce : Il peut vivre jusqu'à 70 ans. Mais pour atteindre cet âge, l'aigle doit prendre une difficile décision en atteignant 40 ans :

1 - Ses longues serres devenues trop flexibles ne peuvent plus se saisir de la proie qui lui sert de nourriture.
2 - Son long et pointu bec devient trop coudé.
3 - Ses ailes sont devenues trop lourdes en raison de leurs nombreuses anciennes plumes épaissies, et elles rendent son vol difficile.

Alors, l'aigle fait face à un choix difficile : mourir ou passer par un processus douloureux de changement qui durera 150 jours... soit 5 longs mois. Ce processus exige que l'aigle vole jusqu'en haut d'une montagne sur son nid. Là, l'aigle va frotter et frapper son bec contre une roche jusqu'à ce qu'elle l'érode. Après cela, il attendra la repousse d'une corne neuve et rigide qui formera un nouveau bec. Ensuite, il tentera d'arracher et d'user ses serres. Après cela de nouvelles serres se développeront selon un processus de repousse permanente. Puis encore, l'aigle commencera à plumer ses plumes âgées. Après cela, des plumes neuves plus légères et plus souples repousseront. Et enfin, après ces cinq mois de douloureuse patience, l'aigle prendra son vol célèbre de renaissance et pourra vivre ses 30 années supplémentaires.

Pourquoi le changement est-il parfois nécessaire pour nous aussi ? Souvent, pour survivre, nous devons, nous aussi, commencer un processus de changement. Nous devons alors parfois douloureusement nous débarrasser de veilles habitudes, souvenirs, coutumes. C'est seulement libéré du fardeau du passé que nous pouvons alors profiter du présent et de l'avenir. C'est la leçon de l'aigle.
Auteur inconnu : texte de tradition amérindienne, basé sur des faits réels

4 commentaires:

  1. la retraite dans un lieu isolé à l'abri des agressions exterieures serait -elle naturellement nécessaire?
    proposez vous une autre solution?

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  2. Bonjour papillon, la retraite pour nous ne nécessite pas un lieu géographique isolé. La leçon de l'aigle est symbolique. Notre lieu de retraite ne se trouve pas à l'exterieur mais à l'intérieur de nous. Il arrive un moment dans notre vie où une profonde intériorité, un retour en soi en contact avec sa profondeur est nécessaire. Cet espace intérieur est notre forge alchimique, lieu de transformation de notre personnalité et de métabolisation de nos traumatismes. Des évènements extérieurs difficiles (deuils, séparations, maladies...)ou des étapes génératives (devenir parent ou grand-parent...)nous conduisent vers ce lieu naturellement. Cependant accepter ce temps d'intériorité n'est pas à la portée de tout le monde.

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  3. Bonjour, Toussaint,
    J'ai toujours vécu cette quete de quelque chose avec un profond sentiment d'insatisfaction permanente mais cela s'accentue avec les années bien que déjà enfant je le ressentais profondément, j'ai souvent l'impression d'avoir trouvé comme si j'avais une révélation de ma quete de moi meme pour finalement me rendre compte que je suis dans le brouillard, comment vivez-vous avec vos réflexions ? Penser et se remettre en question comme je le fais sans maitrise devient pesant voire usant puisque tout n'est que mouvement comme vous l'expliquez parfaitement, mais cela signifie t-il que cette perturbation mentale restera incessante pour des personnes à la sensibilité accrue ?
    La pleine conscience du monde qui nous entoure et au quotidien me donne l'impression d'être comme un fantôme entouré de machines qui vont viennent sans arret prisonniers de leur monde de matiere ...
    Au plaisir de vous lire

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  4. Bonjour Laure, merci pour votre commentaire. La quête de Soi est souvent un chemin de solitude dans le sens où pour être au contact de sa profondeur, il faut se détacher du vacarme et de l’urgence de l’éphémère sans cesse renouvelée.
    Rien dans notre monde ne s’en fait l’écho. La compétition, être le meilleur, gagner, être dans la lumière devient la norme. Nous sommes dans la civilisation du pesage et de la mesure. Tout ce qui ne peut être chiffré n’existe pas et nous essayons de toutes nos forces de tordre la réalité pour qu’elle puisse entrer dans nos cases.
    Pourtant chacun d’entre nous est porté par cette part inaliénable d’un au-delà de soi qui s’origine au cœur de notre intériorité. Ce voyage qui plonge au plus profond de soi pour parvenir à un au-delà de soi est, je crois, ce que vous nommez la « quête ». Ce chemin n’est pas balisé et semble astucieusement parsemé de doutes, de trompe l’œil, de nuits profondes.
    A vous lire je ressens la dualité à laquelle vous vous heurtez : « insatisfaction permanente, brouillard, absence de maîtrise, perturbation mentale incessante… » et en même temps « ressenti profond, révélation, remise en question, mouvement, sensibilité accrue, pleine conscience… ».
    Qui vous dit que ces états par lesquels vous passez ne sont pas le chemin ? Tant que vous donnez corps à cette dualité, tant que vous validerez mentalement cette séparation entre ce qui semble s’inscrire dans votre quête et ce qui s’en écarte, vous resterez dans cette image d’un monde « prisonnier de la matière ». Je crois que l’acceptation des êtres multiples qui vous composent, le doute sur le sens que vous pouvez donner à ce qui vous arrive et la réceptivité au mystère, constituent des bases solides, pour expérimenter la subtile richesse de la vie.

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